Chez Uni/vere, on prend son temps, on vaporise, on sent

Sur quelques pâtés de maisons, on trouve les concept-stores Oh my Cream ! et Nose mais aussi les boutiques Aesop et Teo Cabanel. Nouvelle venue, l’enseigne Uni/vere achève de transformer ce quartier, situé entre la rue du Louvre et la rue Réaumur, en nouvel eldorado du sent-bon comme l’ont été avant lui les rues des Francs-Bourgeois et Saint-Honoré. Derrière ce concept-store se cachent Anissa Khouni (35 ans) et Silvère Kulesza (30 ans), deux amoureux des fragrances confidentielles. Uni/vere est le mariage de leurs identités : « Nini », le surnom d’Anissa, et les dernières lettres du prénom Silvère. Et, au centre de tout, l’idée du parfum qui unit.
Les deux amis se sont rencontrés en juillet 2020 : « Nous étions invités par la parfumeuse Cécile Zarokian à la soirée de présentation d’une nouvelle création. Nous ne connaissions personne alors nous avons commencé à échanger sur notre passion commune », se souvient Anissa. Silvère travaillait à l’époque dans le marketing et la communication pour la marque Jul et Mad, Anissa était vendeuse chez Jovoy, une boutique du quartier des Tuileries proposant une multitude de marques de parfum indépendantes, et avait déjà ouvert sa chaîne YouTube consacrée aux fragrances (Nissou Parfum). Lui portait Grand soir, de Francis Kurkdjian, et elle Confetto, de Profumum Roma.
Inséparables depuis cette rencontre, Anissa et Silvère envisagent d’abord de créer une marque de parfum puis se ravisent : le marché est bien trop encombré. Constatant que les points de vente spécialisés manquent pour défendre cette parfumerie alternative, ils se mettent en quête d’une boutique. Après des dizaines de visites, ils trouvent leur bonheur dans un quartier qui ne faisait pas forcément partie de leurs priorités : la rue du Louvre. Un local légèrement en retrait de la rue, avec sa charmante cave voûtée, n’attendait plus qu’eux. Incroyable signe du destin : le propriétaire, inconditionnel de la parfumerie de niche, porte Divin’Enfant, une composition de l’iconoclaste label Etat Libre d’orange.
En poussant la porte de l’espace d’une blancheur absolue, l’œil n’est attiré par rien d’autre que les flacons colorés. Les étagères, blanches elles aussi, semblent flotter dans l’air. Parmi les cinq ou six adresses parisiennes équivalentes (Nose, Marie-Antoinette, Sens Unique…), Uni/vere se distingue en proposant des exclusivités de chez Le Monarque, Theodoros Kalotinis, Faviol Seferi ou Astrophil & Stella. « Nous avons un petit faible pour les marques qui se lancent. Surprendre les clients avec des propositions alternatives, c’est ce qui nous motive », explique Silvère. Et sa complice d’ajouter : « Nous aimons beaucoup accompagner les clients qui découvrent la parfumerie d’auteur pour la toute première fois. Il y a un enjeu émotionnel fort à abandonner son No 19 ou son Shalimar, et j’aime ce défi-là. »
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